SL-La relation de détermination
LA RELATION DE DETERMINATION
Nous savons ce que signifie :
zhong/guo-da
Milieu/pays (Chine)-grand
La Chine est grande.
Que signifie maintenant :
da-zhong/guo
grand-Chine
La " grande Chine ", bien sûr !
On remarque que l’ordre en chinois et en français est le même. Comme en anglais. Mais si en anglais cet ordre est toujours le même (cf : " Astérix et les bretons " : " La magique potion, les romaines patrouilles, et le gaulois village "…), ce n’est pas le cas en français : forêt vierge, pantalon bleu par exemple.
Il s’agit ici de la relation de détermination.
Prenons l’exemple suivant :
lü-cha
vert-thé = Thé vert.
Ici, thé est le déterminé : c’est à dire l’élément qui correspond à la question " Quoi ? ", de " quoi " parle-t-on ? De thé, en l’occurrence.
Vert
EN CHINOIS, LES DETERMINANTS PRECEDENT TOUJOURS LES DETERMINES
(on peut utiliser la comptine rimée : " Les déterminants avant, les déterminés après ")
Dans la plupart des cas, la relation de détermination est marquée par un mot de liaison, une particule structurale : de (que nous noterons de(d) (pour détermination) pour distinguer cette particule d’une autre, homophone, que nous verrons ailleurs) Dans les exemples ci-dessus, le de(d) n’apparaît pas car il s’agit de cas particulier : quand un adjectif est monosyllabique, on n’utilise pas de(d). Retenons plutôt que de(d) est d’emploi quasi général.
Exemples :
Wo-de(d)-livre
Moi-de(d)-livre
Mon livre.
" Livre " est bien le déterminé (on parle de quoi ?)
" Moi " est bien le déterminant : quel livre ? Le mien !
Notons que la suffixation d’un pronom personnel par de(d) revient à constituer la liste des pronoms possessifs :
Wo-de(d) : moi-de(d) = mon
Ni-de(d) : toi-de(d) : ton
Ta-de(d) : elle/il-de(d) : son, etc….
Autre exemple :
lao :shi-de(d)-shu
professeur-de(d)-livre
Le livre du professeur.
Notez enfin que cette particule de(d) est peut-être le seul cas d’homophonie entre le français et le chinois :
Mama-de(d)-shu
Maman-de(d)-livre = le livre de maman !
Ceci mérite d’être souligné ! ! !
L’ERREUR FREQUENTE, notamment chez les lycéens, est de réduire la relation de détermination à la possession , l’appartenance !
Celle-ci est un cas particulier de relation de détermination. Mais l’originalité du chinois est d’avoir rassemblé sous une même structure l’ensemble des relations qui relèvent de la détermination. Comme par exemple :
Wo-chi-mian/tiao
Moi-manger-nouilles (rappel culturel : ce sont les chinois qui ont inventé les pâtes alimentaires)
Je mange des nouilles.
Comment dira-t-on :
" Les nouilles que je mange " ? (à savoir : comment traduit-on les propositions relatives en chinois ?)
La réponse, pour les chinois, est limpide !
Wo-chi-de(d)-mian/tiao
Moi-manger-de(d)-nouilles
" Nouilles " est bien un déterminé (on parle bien de nouilles) et " (que) je mange " est bien le déterminant : de quelles nouilles parle-t-on ? De celles que je mange.
Autres exemples :
Wo-shi-de(d)-ren
Moi-être-de(d)-personne
La personne que je suis.
ni-kan-de(d)-shu
tu-lire-de(d)-livre
Le livre que tu lis.
Cette structure conduit à une forme de lecture particulière du chinois : on a souvent dans un texte la structure suivante :
Sujet(1)-verbe(2) + déterminant (d1) + déterminant (d2)+ déterminant (d3)+ déterminant (d4) + Etc…(dx) + de(d)- déterminé !
Ce qui revient à lire la phrase dans cet ordre :
1 + 2 + Déterminé + Dx +… + d4 + d3 + d2 + d1 !
Le " petit livre rouge " de Mao ou la prose officielle du PCC regorgent de ce genre de structures ! Exemple : " J’approuve la décision qu’a prise le secrétariat du comité exécutif de la section locale du parti communiste chinois de la province du Hebei " se dispose en chinois : " Je-approuver-Hebei-province-chinois-communiste-parti-locale-section….etc… -secrétariat-prendre- de(d)- décision "! Soit lire : le sujet, le verbe, puis aller directement à la fin de la phrase pour y trouver le déterminé (l’objet du discours, le O de SVO) et remonter le courant des déterminants !
Dans quels cas ne pas utiliser de(d) même en cas de relation de détermination ?
Nous avons vu que si l’on utilise un adjectif monosyllabique, l’usage de de(d) est exclu.
Autres situations :
- Dans les relations intimes, l’usage de de(d) n’est pas ni interdit ni obligatoire.
Ta-de(d)-nan/peng/you
elle-de(d)-petit- ami
Son petit-ami.
Mais elle dira plus volontiers :
Wo-nan/peng/you
Moi-petit-ami
Mon petit-ami… mais la nuance est de taille ! La suppression de de(d) marque la fusion entre les deux êtres, thème chéri de la pensée chinoise.
- Quand le déterminé et le déterminant forment un tout
- .
Exemple :
zhong/guo-di/tu
lieu/pays (Chine)-Terre/dessin (carte)
Carte de Chine.
On ne peut jamais écrire " zhong/guo-DE(D)-di/tu " ! Ici, les lycéens ont raison ! Il n’y a pas de relation d’appartenance ! La carte n’appartient pas à la Chine. Et d’autre part, les deux éléments forment un tout : si on enlève le " dessin " de la Chine sur la carte… ce n’est plus une carte mais… une feuille de papier blanc !
De même :
Fa/wen-shu
Français-livre
Un livre de français (ou en français)
Si on enlève tout se qui est rédigé en français dans un tel livre, ce n’est plus un livre mais un carnet vierge ! Déterminant et déterminé forment bien un tout : pas de de(d) !
. est le déterminant : il répond à la question " lequel ? Laquelle ? " Nous parlons de quel thé ? Le thé vert. ?